Perte de valeur de mon assurance-vie : quels sont vos droits ?

Perte de valeur de mon assurance-vie : quels sont vos droits ?

La perte de valeur d’un contrat d’assurance-vie peut être une source d’inquiétude pour de nombreux épargnants. En tant qu’assuré, il est crucial de connaître vos droits et les recours possibles dans une telle situation. Cet article examine les aspects juridiques essentiels et les options qui s’offrent à vous en cas de dépréciation de votre assurance-vie.

 

Le cadre juridique de l’assurance-vie

 

L’assurance-vie est régie par le Code des assurances, notamment les articles L. 132-1 et suivants. Selon l’article L. 132-5-1, l’assureur a l’obligation de vous informer annuellement de la valeur de rachat de votre contrat. Cette transparence est cruciale pour suivre l’évolution de votre épargne. De plus, l’article L. 132-22 impose à l’assureur de vous communiquer, avant la conclusion du contrat, les valeurs de rachat au terme de chacune des huit premières années du contrat au moins. Ces dispositions visent à protéger les intérêts des assurés et à garantir une information claire sur la performance de leur investissement.

 

Les fluctuations de valeur et la responsabilité de l’assureur

 

Il est important de noter que la valeur d’un contrat d’assurance-vie peut fluctuer en fonction des performances des supports d’investissement choisis. Selon la jurisprudence, notamment l’arrêt de la Cour de cassation du 19 mars 2015 (pourvoi n°13-28.776), l’assureur n’est pas responsable des pertes liées aux fluctuations des marchés financiers, sauf en cas de manquement à son devoir de conseil. Toutefois, si l’assureur a failli à son obligation d’information ou de conseil, sa responsabilité peut être engagée. La Cour de cassation a rappelé dans un arrêt du 7 avril 2016 (pourvoi n°15-14.888) que l’assureur doit fournir une information adaptée aux connaissances et à l’expérience de l’assuré en matière financière.

 

Les recours en cas de perte de valeur de votre assurance-vie

 

Si vous estimez que la perte de valeur de votre assurance-vie résulte d’un manquement de l’assureur, plusieurs options s’offrent à vous. Premièrement, vous pouvez adresser une réclamation écrite à votre assureur, conformément à l’article L. 112-2-1 du Code des assurances. Si la réponse ne vous satisfait pas, vous avez la possibilité de saisir le médiateur de l’assurance, comme le prévoit l’article L. 112-2 du même code. En dernier recours, une action en justice peut être envisagée, notamment si vous pouvez démontrer un manquement au devoir de conseil ou une information insuffisante de la part de l’assureur.

 

La protection du capital de votre assurance-vie

 

Certains contrats d’assurance-vie offrent des garanties spécifiques pour protéger le capital investi. Par exemple, la « garantie plancher » assure le versement d’un capital minimum en cas de décès, même si la valeur du contrat a diminué. Il est crucial de vérifier les conditions de ces garanties dans votre contrat.

De plus, l’article L. 132-5-3 du Code des assurances prévoit un délai de renonciation de 30 jours à compter de la réception des conditions contractuelles. Ce délai vous permet de revenir sur votre décision si vous estimez que le contrat ne correspond pas à vos attentes ou à votre profil de risque.

En cas de doute ou de litige, il est recommandé de consulter un professionnel du droit spécialisé en assurances. Le cabinet de Maître Max ARNAUD, avocat en droit des assurances, sera en mesure de vous fournir les conseils adaptés.

 

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